Détaillage
Les autorails Billard sont possèdent des tampons avec fut carré, très caractéristiques. Chaque tampon est formé de 13 pièces dont les plus petites font moins de 1 mm x 1 mm. Le corps proprement dit est obtenu par l'assemblage de pièces photogravées et le ressort (en chrysocal) est à volute comme le vrai.
Bien que ne présentant pas de difficultés, la fabrication des robinets de frein demande du soin et du temps. Chacun est constitué de pas moins de six pièces dont quatre décolletées, soudées entre elles. Or certaine pièces font moins de 1 mm. Autant dire qu'un certain nombre de pièces a fini sur le plancher ou ailleurs pendant le montage. Heureusement que, l'expérience aidant, j'ai la sagesse de faire toujours plus de pièces que nécessaires...
Les faces commencent à prendre forme. Les phares sont constitués d'un fut en polystyrène collé sur la caisse et d'une optique en aluminium poli. Les fanaux supérieurs sont équipés d'une fibre optique qui permettra de les rendre fonctionnels.
Les supports de mains montoires ont une forme d'olives bien éloignées des supports de rambardes que j'utilise habituellement qui sont sphériques. Seule solution, réaliser entièrement celles-ci (décidément, les seules pièces du commerce utilisées se limiteront au moteur et à quelques vis...).
Pour plus de solidité les mains montoires sont réalisées en corde à piano et les olives des supports sont constituées de petites pièces décolletées en laiton. Le tout sera assemblé au micro-chalumeau à la brasure à l'argent, seule procédé permettant de lier ces différents matériaux de façon solide. Pour la réussite d'une brasure à l'argent, il est indispensable de maintenir fermement les pièces pendant l'opération. Ceci est obtenu grâce à un gabarit qui peut paraître complexe mais qui, entièrement réglable, pourra resservir...
La brasure à l'argent fond à environ 640 °C, une température très proche de la température de fusion du laiton utilisé pour les olives. L'opération est donc assez délicate. L'utilisation d'un micro chalumeau oxy-gaz permet cependant de mener l'opération relativement facilement avec un peu de soin. Pour info, le dard de la flamme (la partie bleue) fait environ 1 mm de long
La brasure utilisée est du fil de brasure de bijoutier de 0,5 mm de diamètre. Cette dimension est cependant trop importante pour doser de façon relativement précise la quantité de métal d'apport. Le fil est donc aplati sur l'enclume jusqu'à obtenir une bande d'environ 1/10 de mm d'épaisseur. Un fil d’environ 1/10 de mm est ensuite découpé à la cisaille dans cette bande. L'"emplâtre" blanc visible sur les photos au niveau des brasures est dû au flux utilisé (collobore).
Après réalisation des brasures, le reste de flux qui, froid, est très dur, est ensuite dissout par trempage dans un bain d'acide (opération connu sous le nom de dérochage en bijouterie). Ce bain permet également d'éliminer l'oxyde formé lors de l'opération.
Les pièces finies ont cependant une couleur assez différente (blanc acier de la corde à piano, jaunes-laiton des olives et de la brasure) des mains montoires réelles. Elles ont donc été nickelées électro-chimiquement, après avoir été soudées à l'étain provisoirement sur un fil de laiton. Le nickelage permet d'uniformiser la couleur des pièces en acier, en laiton et de la brasure. En outre, il permet de préserver l'acier de la corde à piano de l'oxydation qui aurait risqué de se produire ultérieurement.
Les mains montoires peuvent être mises en place provisoirement. Elles ne seront collées définitivement qu'après peinture.
Les loquets de fermeture des portes de l'espace messagerie sont composées de 5 pièces en photo découpe de maillechort. Ils auraient pu être fonctionnelles... si les portes l'avaient elles-mêmes été !
La première opération consiste à réaliser un mandrin sur lequel seront formés les maillons. La section de ce mandrin est déterminée par la dimension des maillons et par la largeur du trait de scie qui permettra de séparer chacun d'entre eux :
Le fil de laiton est enroulé à spires jointives sur le mandrin.
Le fil de laiton est enroulé à spires jointives sur le mandrin, puis es maillons sont séparés par un trait de fraise scie de 1/10 de mm d'épaisseur :
Il n'y a plus qu'à accrocher le bon nombre de maillons les uns aux autres pour former les chaînes.
Les crochets sont tirés d'une bande de laiton de 5/10 dans laquelle ont été préalablement percés les trous de fixation de la chaîne et ceux formant la base du crochet. La forme générale des crochets est réalisée avec des disques à découper et à la lime de Genève, puis ceux-ci sont fini avec des brosses à polir.
Les chaînes sont enfin mises en place après brunissage chimique.
Les ébauches des demi-accouplements de frein sont réalisées au tour...
Puis, toujours au tour, les formes arrondies sont faites avec un burin tenu à la main.
Enfin, l'intérieur est ébauché à la fraiseuse, puis l'ensemble de l'accouplement est terminé à la lime de Genève et aux brosses à polir. Le tuyau est constitué d'un morceau de gaine tiré d'un fil téléphonique :
C'est toujours lorsqu'un modèle est presque fini qu'on s'aperçoit qu'un détail a été oublié. Ici, c'est simplement le marchepied sous la porte arrière qui a été oublié lors de la conception. Le défaut est rectifié moyennant un montage peu orthodoxe sur la fraiseuse qui fera frémir plus d'un professionnel !
